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Top #5 : Films allemands anarchistes

Qu’il reprenne des fins de propagande, crée des situations ou s’interroge sur l’après-révolution, l’anarchisme dans le cinéma prend différentes formes d’expression qui se détachent peu à peu du carcan militant pour envisager des utopies/dystopies, voire même d’user de l’espace cinématographique pour des fins autocritiques. L’histoire du cinéma libertaire est donc intimement liée à des pratiques diverses visant pour les plus engagées à solliciter l’action politique. Un exemple est celui de la Fraction Armée Rouge (RFA) qui en dehors de ses actions armées, produisait également un travail journalistique ou propagandiste avec des films documentaires (Usine et chronomètre en 1965 [1]) dénonçant les conditions de travail, des reportages filmiques des émeutes contre la venue du Shah d’Iran en 1967 ou encore des vidéos d’initiation à la fabrication de bombes artisanales (Comment fabriquer un cocktail Molotov ? [2] en 1967). Voici notre sélection pour vous:

#1 The Edukators (2004)

Ce film raconte l’histoire de trois jeunes activistes anticapitalistes qui entrent par effraction dans des villas luxueuses à Berlin. Là-bas et contre toute attente, ils ne volent absolument rien du tout mais procèdent plutôt par changer l’emplacement du mobilier et le réorganiser de manière chaotique et déconcertante, laissant enfin une lettre signée « the edukators » transmettant un message métaphorique : « les années de vaches grasses sont terminées. » (Die fetten Jahren sind vorbei). Dans le but de déranger la quiétude des riches propriétaires et de leur faire sentir qu’ils ne sont pas à l’abri derrière leur argent, les « edukators » continuent leurs opérations, jusqu’à ce qu’un jour ils se font prendre…

Source: alexpolisonline.com

#2 La bande à Baader (2008)

La « bande à Baader » ou « groupe Baader-Meinhof » (du nom des leaders historiques) désigne encore aujourd’hui la Fraction Armée Rouge (RAF), organisation terroriste d’extrême gauche en Allemagne de l’Ouest. Le film, très controversé en Allemagne, raconte les débuts de cette organisation de 1967 jusqu’aux événements de « l’automne allemand » en 1977, une des périodes les plus critiques de l’histoire de l’Allemagne de l’Ouest qui a connu la dénommée « offensive 77 » de la RFA comprenant : kidnapping et meurtre du représentant du patronat allemand, Hans Martin Schleyer, détournement d’avion de la Lufthansa et suicides de membres leaders. Une critique du film aurait été de donner une image bien trop attirante et élogieuse à un groupe violent et en faire un emblème d’un « chic terrorist »[3]. La Fraction Armée Rouge était un groupe qui menait ses actions violentes selon le modèle anarchiste de la « propagande par le fait », stratégie usant de moyens illégaux comme le vol, la guérilla urbaine, le sabotage ou autres pour susciter une « prise de conscience populaire ».

#3 La Vague (2008)

La vague est un des films allemands qui a gagné le plus du succès. Le film relate l’histoire d’une expérimentation sociale faite par un professeur de lycée en Allemagne qui décide de démontrer à ses élèves qu’un régime autocratique tel celui du nazisme peut refaire surface. Dans le cadre d’un atelier, il construit une communauté d’élèves qu’il appellera « la vague ». Instaurant au fur et à mesure des règles de conduite, des symboles et codes spéciaux, le groupe d’élèves va très vite mener une conduite et une discipline qui va virer vers l’extrême, voire vers des actes de violences conséquents…Inspiré par une réelle expérimentation menée en Californie par le professeur d’histoire Ron Jones, « La Vague » interroge les possibilités d’un retour de la pensée fasciste à grande échelle, en la décontextualisant de ses formes les plus connues telles le régime nazi, il porte à une réflexion sur les composants essentiels de l’autocratie. Tout aussi intéressant pour notre thématique est l’exposition dans le film des rapports de chocs entre les élèves participants à l’expérimentation et d’autres fractions de jeunes gens appartenant à des courants anarchistes.

Source: cinema.de

#4 What to do in case of fire? (2001)

“Was tun wenn’s brennt ? » (Fr : Que faire en cas d’incendie ? » est une comédie qui retrace l’histoire d’un groupe de jeunes activistes radicaux des années après leur séparation. Le groupe, enregistrant des vidéos de tutoriels pour fabriquer des bombes artisanales, ont implanté une de leurs bombes dans une villa vacante, celle-ci explose 12 ans après et la police se met à la recherche des « terroristes » responsables…

Source: cineplex.com

#5 Maman Küsters s’en va au ciel (1975)

Ce film qui rappelle la thématique du célèbre roman d’Heinrich Böll « l’honneur perdu de Katharina Blum » est une critique contre les médias, pointant du doigt l’exploitation de tragédies personnelles faite par les médias et les conséquences désastreuses qu’elle peut engendrer. Maman Küsters est donc la femme d’un homme qui a fait la Une des journaux pour avoir tué son patron et s’être ensuite suicidé. Se retrouvant sous l’emprise d’une attaque médiatique virulente, Mme Küsters va tenter l’impossible afin de rétablir l’image publique de son défunt époux en rejoignant le parti communiste allemand (DKP) puis en s’associant de nouveau à un groupe d’anarchistes.

[1] Nicole Brenez, Isabelle Marinone : Cinémas libertaires : au service des forces de transgression et de révolte. Presses Universitaires de Septentrion, 2015, P.71.

[2] Ibid. P.71.

[3] https://www.theguardian.com/world/2008/sep/25/germany

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